Jean-Jacques Goldman
Frères
Je viens des plaines je suis des montagnes
Ces terres-là sont les miennes ce sont nos campagnes
A nous depuis la nuit des temps nous y étions avant
Nous combattrons pendant 1000 ans jusqu'au dernier sang
Les mêmes cris, mêmes discours
Les même dialogues de sourd
Contraires et semblables aussi
Identiques au fond de la nuit
Frères, la même jeunesse, même froid sous la même pluie
Frères, mêmes faiblesses, la même angoisses aux mêmes bruits
Frères, frères de pleurs, frères douleurs
Du même acier dans les mêmes ventres déchirés
Je reçois des lettres chaque semaine
Les mères s'inquiètent elles font des prières
J'ai une photo de ma femme j'ai aussi le goût de ses larmes
Après, quand tout sera fini
Quand la victoire sera à moi
Après, la vie la belle vie
Frères, mêmes tremblements, même peur et même fusil
Frères, mêmes talismans, même alcool pour même oubli
Frères, frères d'instant, frères d'histoire
Gravés sur la même pierre glacée sans mémoire
Frères, même anonymat, frères d'absurdité
Frères, frères d'attente au fond des mêmes tranchées
Frères, frères de sang, frères de mal
De pulsions libérées du fond du même animal
Du même animal