[Couplet 1]
Moi c'est Moha, 9 ans, le foot qu'est ce que je kiffe y jouer avec Des Sachets remplis de papier que Moustafa aime fabriquer
Tu sais là où j'habite l'école c'est loin et puis c'est cher
En ce moment papa galère car il n'a pas vraiment de salaire
On vit au dépend des récoltes, ce mois-ci ça va pas trop
On va se serrer la ceinture et j't'assure que c'est pas drôle
Tu sais j'essaye de faire des efforts moi, j'fais pas d'caprice
Et secrètement j'rêve d'une baguette magique pour faire sourire les visages tristes
De temps en temps, j'entends parler de l'occident
Apparemment là-bas les enfants ne manque de rien tout en se plaignant
Et quand papa les diabolise, moi j'me dis
Qu'la misère est à l'échelle, et qu'on a juste pas la même vie
En fait c'est paradoxal, mais on peut pas leur en vouloir
Même à mon âge j'comprend très bien que la faute est au pouvoir
Tous les affamés d'ici, ont le même rêve et veulent cette chance
D'un jour partir loin, loin et habiter en France
[Interlude]
[Couplet 2]
Les choses ont changées, j'ai mis une onzième barre sur mon ardoise d'argile
Elle me permet de compter les printemps qu'j'ai vécu dans ma vie
Les temps n'sont plus les mêmes, d'ailleurs petite sœur est malade
Et dans l'village à part prier on peut rien faire dans ces cas là
Car les médecin est un escroc, enfin c'est ce que maman dit
Mais elle s'affaiblit, à tout moment ça peut partir en vrille
Moi, j'suis pas naïf j'sais qu'la mort nous attend tous
Mais, j'sais pas vraiment pourquoi elle guette les enfants comme nous
Le soir sur mon tapis de paille, j'prie qu'Allah la garde
Avant d'fermer les yeux, le ventre vide j'résiste à la dalle
Cette nuit tu sais j'ai fais un rêve super chouette
Papa et maman étaient riches, du caviar sur la fourchette
Le soleil se couchait, on priait dieu autour d'une table
Profitant du vrai bonheur, loin des vautours et des rapaces
Blague à part, ces temps-ci ma vision s'trouble
Triste à admettre mais ma lueur d'espoir s'écroule
[Interlude]
[Couplet 3]
Avec le temps on est moins d'accord, des Hommes sont en colère
D'ailleurs mon père m'a dit hier qu'il ne voulait plus d'cette galère
C'est clair, moi même je n'supporte plus ces guerres interminables
Avec pour seuls motifs une religion et une terre minable
La tension monte beaucoup, en ville les gens brûlent des voitures
Ça parle d’éradiquer les gens, comme nous, enfin j'en suis pas sûr
Apparemment des musulmans veulent que l'pays entier le reste
Pendant que d'autres scandent que le Coran ne doit pas être pris à la lettre
Alors ça créé des massacres, et depuis quelques semaines c'est très sérieux
J'ai même vu des chiites égorger le père de Mustafa d'mes yeux
Ils ont mis l'village en garde, ont dit qu'ils repasseraient
D'ailleurs, nous on s'inquiète ce soir papa n'est pas rentré
Mon cœur se glace j'ai moins de sang froid que quand il est prêt de moi
Et d'après c'que les gens disent une mosquée a brûlée ce soir
Mais impossible de savoir si il s'agit d'mon propre père
En tout ces j'sais une chose c'est qu'j'suis vraiment pas prêt d'le perdre
Pas prêt d'le perdre pour des principes dictés par un livre
Interprété d'une façon où l'occident y trouve du biff
C'est triste de s'tirer dessus pour plaire à dieu
En voulant qu'ce dieu les aime sans même savoir s'aimer à deux
Libre de l'dire: j'veux voir crever ces muslims en carton
Qui prône la religion pour justifier toutes leurs actions
Vos aberrations pousseront à l'autodestruction
De l'amour que pourrait porter l'monde entier à la religion
Regardez-vous, pas un pour rattraper l'autre
A troquer sa propre vie d'merde pour être un pilote
Et puis toi, qui écoute cette musique t'es pas mieux
Face à la misère tu crois que ton confort t'épargne
Dis-moi: de quoi t'plaint-tu? Réfléchis, fais l'effort
Le prix d'un an de ma vie équivaut le pris d'ton téléphone
De quoi j'me plains? J'réfléchis j'fais l'effort
Le prix d'un an d'sa vie vaut l'prix d'mon putain d'téléphone