Carla Bruni
Quelques etincelles
On traîne après soi des guirlandes d'av'nir
Des miettes de joie, des sacs de souvenirs
Des bribes d'espoirs, des wagons de désirs
On traîne après soi tout c'qu'on n'peut pas saisir
Et on traîne après soi tout ce qui nous dérange
La vérité nue et le passage de l'ange
Toute honte, butte, dénie tout mensonge
Les voies sans issues et le temps qui nous ronge
Et on traîne après soi le goût de l'amour
Quelques étincelles
Souvenirs d'antan, rêves d'autrefois
Envie d'éternel
Et qui que l'on soi, on traîne après soi
Quelques étincelles
Souvenirs d'antan, rêves d'autrefois
Envie d'éternel
On traîne après soi des remords mal famés
Des regrets blafards, des regards détournés
Des fonds de tiroirs, des pages arrachées
On traîne après soi tout c'qu'on n'peut pas crier
Et on traîne après soi toutes causes perdues
Tout ce qui nous échoit, tout ce qui n'sera plus
L'enfance rêveuse, la tête dans les murs
Les mains baladeuses, les désirs à la rue
Et on traîne après soi de bien jolies choses
Quelques étincelles
Frissons, entrechats, pétales de roses
Caresses sensuelles
Et qui que l'on soit, on traîne après soi
Quelques étincelles
Rien sans foi ni loi, prière au combat
Envie d'éternel
On traîne après soi des tas de sensations
Petits théorèmes, mille joies sans raison
La soif aux fontaines, la gaieté des pinsons
L'incroyable aubaine un matin fanfaron
Et on traîne après soi mille drôles de coutumes
Insatiable et froid, inutile amertume
Goût du désarroi et sagesse posthume
Pas à pas nos vies se dessinent
(souviens-toi)
Et on traîne après soi des tristesses à l'appui
Des chagrins notoires, des sourires éblouis
Des jours de brouillards, des rêves alanguis
Des coups de cafards et des fous rires peinés
Et on traîne après soi des tas de tentatives
Essais maladroits et conquêtes chétives
Mille premiers pas, mille chemins qui s'achèvent
On traîne après soi le moindre de nos rêves