Zippo
Confiture de murmures
[Couplet 1 : Zippo]
Dans ma tête c'est le bordel comme dans un hall de gare
Car vos voix résonnent telle une rumeur dans un drôle de bar
Je crois que ces gens sont pas sensés se taire mais je me perds à force
D'espérer rester seul face à Brel, Brassens et Ferré
À l'intérieur ça se bouscule, quelques freestyles et douze tubes
Du temps où les MCs n'étaient pas tous nuls
J'entends la voix de ma mère qui me racontaient des histoires
Ou qui s'inquiétait si le soir en rentrant j'étais bizarre
Et tout ces profs qui dégueulaient des connaissances sans cohérence
En remplissant mon zippo comme un flot d'essence
La voix de ma nana qui chuchote à mon oreille
Le chant des anars ou le banquier qui réclame son oseille
J'entends encore mon père m'emmener dehors la nuit ou plus tard
Quand il m'a dit tu peux faire ce que tu veux car c'est ta vie
Et puis l'autre là qui me dit : tends l'autre joue
J'hésite car Nietzsche me crie : vas-y enfonce le clou
Je vis avec ces souvenirs je voudrais qu'ils s'arrêtent
Alors je tise et puis après j’effrite un pét mais toutes ces petites voix restent
J'entends le bruit du monde et les rimes de mon texte
Les quelques fissures de mon sexe et puis le rire de mon ex
Et les soirs de solitude, tous ils hurlent au mégaphone
C'est ma phobie, ma folie oui c'est une cacophonie
C'est voix me narguent et je me bas, mais je crame une fois couché
Telle Jeanne d'Arc mon matelas fait office de bûcher
[Couplet 2 : John Creazy]
Je reste sans voix oral dans le front l'arsenal
Au fond un larsen, au large de ma tête je suis barge peut-être
Je m'écarte du chemin opaque, étale [?]
Je craque [?] couper le cou
Je ressasse la mort d'Ayrton Senna, le mur, les traces
[?]s'en va et met le paquet pour ses fans
L'exemple à suivre, la différence entre survivre et vivre
Entre dire et fuir, souffrir et rire
Je piste l'esprit dans mon corps, piste les cris quand je dors
[?] ce gros porc qui nous endort au formol
Colle forte pour la sieste, je colporte la grossesse des miens
Un gros seize c'est bien
Entouré de faux prêcheurs qui mentent et coûtent cher
Alimentent les thèses les plus farfelues pour [?] farfadets
Nicolas H., j'ai le prénom qui fâche
Les pronostiques flashent, l'économie crash
Laissez-moi tranquille, [?]
En quête de plaisir subtil, n'empiète pas sur mon fil de vie
Je veux être un dans ma [?], nul besoin d'étreinte
Ni de caresses, de théorème de Thalès
C'est trop tard pour se donner un genre nouveau aux [?]
Encore en retard au boulot, la bouteille est pleine, pleine de mythos
Donne moi de l'aspirine, tu fais de l'asthme c'est périmé
Écrouez moi seul et fermez vos gueules esseulées
[Couplet 3 : Vargas au Mic]
Quand je ferme les yeux c'est là que tout commence
Grand moment de solitude une minute de silence
Grésille dans mes oreilles, ça y est ça part
Des tas de voix qui résonnent dans ma tête comme Jeanne d'Arc
Elles se mélangent et lancent des appels
Des anges qui murmurent: fils tu vas purger ta peine
Satan l'invite à sa table pour goûter le miel
Une autre me dit qu'avec mon art je peux toucher le ciel
J'entends souvent la voix d'Henri Salvadore
Me chanter des chansons douces quand j'ai des envies de rap hardcore
Entre Enfer et Paradis, plongé dans mes paradoxes
Écouteurs en stéréo gauche droite à la vie à la mort
Dès fois c'est celle de Che Guevara qui me répète Vargas
Accroche-toi mec, tu sais bien que c'est des bâtards
Mais la plupart du temps c'est des cris de rage
Et des hurlements qui viennent jusque dans mon esprit de barge
J'aimerais seulement qu'on me laisse tranquille, qu'est-ce t'en dis ?
Est-ce trop demander juste quelques rêves sans bruit ?
J'ai la tête comme un ballon, prête à exploser
Vite qu'on me mette sous camisole, ça va détonner
Je me débats dans tous les sens, fous des coups dans le vide
Comme un petit qui fait des caprices pour des gourmandises
Donnez-moi de la morphine, faites-moi dormir
Sortez, faites vos valises, aller partez (partez)