Hubert-Félix Thiéfaine
Reykjavik
& c'est une autre longue nuit qui commence
Exilé dans l'odeur du couloir de ce vieil hôtel
Où les esprits anciens scellés aux murs de leur absence
Veillent sur les aiguillages des courant d'air intemporels
& me voilà jouant sous la pleine lune à Reykjavík
Dans une parade étrange d'allégorie sans voix
Les bars sont silencieux et les capteurs fantômes l'indiquеnt
Pas d'autre alternative pas d'autrе issue pas d'autre voie
& je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs
& je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs
Les enfants joyeux passent avec des Sundae caramel
Parmi ces rues vitrines où nos reflets cachent un mirage
Où des spectres obsolètes revisités par Beau Brummell
Défilent dans un paraître inutile morne et sans visage
Les hauts talons des femmes résonnent dans ma tête
Les hauts-parleurs distillent des invitations pour une fête
Mais perdu dans ces rues bercées de noires complaintes
Je me vois enfermé dans l’œil glacé d'un labyrinthe
& je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs
& je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs
& c'est une longue longue nuit qui commence
Toujours plongé plus bas dans le vertige de nos passions
Jusqu'à ce que l’élastique tendu au bout de la romance
Nous change en marionnette ou en petit soldat de plomb