L’Or du Commun
Page blanche

[Couplet 1 : Primero]
Ma page est blanche, ça fait des heures que je tourne en rond
Alors j’écrase encore un mégot, ne crache que la fumée
Le bout de ma langue m’a confisqué mes phrases et mes mots
En pleine pénuries de rigueur et de rimes, du rythme dans mes cellules
Mais mes idées s’évadent à la Jacques Mesrine
Si j’aime les thèmes à la mode et les disques d’or en toc
Qui mettent le poète à l’amende, ma page serait gonflée à bloc
Stop
Fidèle à l’école d’hier mais j’ai perdu ma manière
Animal XXX aime manier la langue de Molière
J’comate man, j’suis comme un volcan sans le magma
Le vide d’inspiration avec la volonté du XXX
Je nie le XXX me lie
Je traque chaque anomalie que mes lignes cachent
Cash avec les mots et je ne veux pas, quoi ?
Foncer direct au verso sans savoir si mes versets sont renversant
Parce que je sais que cette bonne vieille controverse
Quantité ou qualité s’applique aussi au sein de la discipline qu’on traverse
[Pont : Swing]x2
J’ai la plume grise, pourtant ma page est blanche
Dans ma tête, c’est la crise, quel phénomène étrange

[Couplet 2 : Loxley]
J’entends le jour se lever
La fatigue toc à ma porte et m’emporte vers le port des rêves où je suffoque
Une corde au nœud coulant me serre la gorge
Mon inspi crève et je l’enterre comme si ma femme avortait de son gosse
J’ai bossé la nuit, je n’ai pas vu les heures défiler
Entre deux cliquetis d’horloge, le temps s’est arrêté
Et mes pensées se mélangent comme des cartes
La dame XXX phrasés a piqué en plein cœur de ma feuille A4
Et puis, parfois, je me perds dans le silence (quoi ?)
La couleur des mots dans un prisme d’idées et ma page est blanche
Le divan me garde de tomber dans le vide qui me nargue
Avec la volonté d’un roi, je frappe sur les cases du clavier
Je tombe des phases comme des bêtes enragées
Mises en cage et tellement sauvages que j’en suis la proie et m’apprivoisent
Mais j’ai une telle maitrise du langage
Que même le métal plie sur les vertus de mon point final

[Couplet 3 : Swing]
Pff, l’heure tourne putain, j’ai toujours rien sur ma feuille
Mais quel bordel car
J’ai la plume grise, pourtant ma page est blanche
Dans ma tête, c’est la crise, quel phénomène étrange
Je me lance à la recherche de figure de style
Ouais, dans mon esprit défile un tas de mots débiles dont les rimes s’animent
Le temps file, tant pis
Il faut à tout prix que je trie ce charivari
Quand dans mon esprit, je crie hélas
Car les cache-cache auxquels s’adonnent mes mots me fâchent
[Couplet 4 : Félé flingue]
J’ai la plume grise, pourtant ma page est blanche
Dans ma tête, c’est la crise, quel phénomène étrange
Je me dépense à la recherche de figures de style
Bim, mon porte-mine déprime
Affine la mine et la pointe de mon stylo
Coule le cool comme l’encre de chine
J’attrape la bobine du fil, XXX j’imagine
On devine un tas de lignes, dessine sur la feuille
Les formes de mes mots deviennent des mimes
La fatigue taquine et les heures défilent
Ma corbeille craque XXX de rimes
La page est blanche
La page est blanche