Nino Ferrer
L’amour, La mort, Les enterrements
On voit toutes sortes de gens
Qui s'promènent dans la rue
Des p'tites jeunes files en fleur
Des vieux messieurs barbus
Y en a qui sont pressés
D'autres qui n'le sont pas
Y a celles qui font le trottoir
Y a ceux qui n'aiment pas ça
Et y a ceux qui sont morts
Et qu'on emmène au pas
Dans de jolies voitures
Avec des fleurs en tas
Ils sont étendus
Dans des boites fermées
Pour qu'ils n'puissent pas voir
Où est-ce qu'on va les emmener
Mais les morts savent bien
Qu'on les conduit aux champs
Une dernière promenade
Et puis, le monument
On leur dit au revoir
On pleure, et l'on s'en va
On a gravé leur nom
Pour qu'on n'les oublie pas
Et y a les gens qui s'aiment
Et croient qu'c'est pour toujours
Qui vont main dans la main
Fillettes et troubadours
Leur ciel est toujours bleu
Ils ont toujours 20 ans
Et le temps passe, et puis
Ce n'est plus comme avant
Et les amours se fanent
Lentement mais si vite
Et tombent les pétales
Du bouquet d'marguerites
On s'aime un peu, beaucoup
On s'aime passionnément
Puis on n's'aime plus du tout
On se souvient seulement
Les amours mortes s'en vont s'enterrer au hasard
Dans les champs de l'oubli
Au bout des routes noires
Et leurs souvenirs même
S'effacent dans la boue
Car il n'y a rien d'écrit
Moi j'trouve ça triste
Pas vous ?